C’est tout en douceur que ma princesse est arrivée dans ce monde. Dès lors où je l’ai attrapée et posée sur moi, je me suis retrouvée dans un autre monde, une sorte de monde parallèle, magique. C’était comme si le temps était suspendu, que les scènes défilaient au ralenti, sous un filtre joliment pastel.
Pour moi, comme pour beaucoup de parents, cette première rencontre, les yeux dans les yeux, s’est faite en dehors de la maison : à l’hôpital.
Le personnel s’occupait parfaitement de nous, on ne manquait de rien. À cause d’une pré-éclampsie (hausse de tension qui s’est déclenchée le lendemain de l’accouchement), j’ai passé 36 heures dans le service des soins intensifs, éloigné de mon bébé. Même si ça n’a pas duré si longtemps que ça, je culpabilisais et j’avais peur qu’elle se sente abandonnée. Ma fille devait être avec sa maman, mais je ne pouvais pas être près d’elle… Même si je savais qu’elle était entre de bonnes mains (elle était avec des puéricultrices qui prenaient soin d’elle et son papa était souvent avec elle), j’avais l’impression de manquer à mon rôle. Quoiqu’il en soit, je savais qu’il fallait que j’aille mieux pour pouvoir la rejoindre, alors j’ai pris mon mal en patience, j’ai accepté la situation (même si c’était désagréable), et j’ai pu remonter en chambre normale et retrouver ma princesse.
Les journées suivantes à l’hôpital se sont passés sans encombre. J’étais avec mon bébé, et c’est tout ce qui importait ! Les journées étaient très organisées (bain, repas, sieste…), je n’avais donc pas vraiment le temps de me poser de questions. Les besoins fondamentaux étaient déjà comblés.