Apprends à Connaître celui qui est Différent de toi

film-remember-titansCet été, j’ai revu le film « Le plus beau des combats » (en anglais « Remember the Titans »).

C’est le genre de film qui me procure beaucoup d’émotions ; à l’intérieur je souris, je me révolte, je pleure, je crie, je ris…

Le synopsis

Inspirée d’une histoire vraie. Alexandria (Etats-Unis – Virginie), début des années 70, alors que la barrière entre blancs et noirs vient d’être légalement levée, une équipe de football américain se voit attribuée un nouveau coach et de nouveaux équipiers… L’équipe de base est constituée de joueurs blancs, le nouveau coach ainsi que les nouveaux joueurs sont noirs. Malgré la barrière levée, le changement (aussi bénéfique soit-il) n’est pas accepté par tout le monde. Les débuts sont très difficiles entre les joueurs. L’équipe part en camp d’entrainement, mais entre haine et ignorance, les deux « clans » s’opposent. L’intervention du coach, aussi bien du côté des joueurs « blancs », que des joueurs « noirs », va faire évoluer progressivement les consciences. Un exercice qu’il va leur demander de faire va initier le changement et réduire la barrière entre les deux clans jusqu’à totalement la faire disparaître à la fin du film en faveur d’une réelle fraternité. film-remember-titans-facetoface

L’idée ? Chaque membre d’un « clan » doit apprendre à connaître un membre de l’autre « clan ». C’est sur ce sujet que je voudrais m’attarder un peu…

Vers qui allons-nous naturellement?

Lorsque vous êtes au milieu d’un groupe d’inconnus, vers qui avez-vous envie d’aller en premier lieu ? La plupart d’entre nous ira vers celui qui lui ressemble le plus (pas uniquement par rapport à la couleur de peau, mais généralement physiquement) ; inconsciemment il représente la sécurité, le confort, le connu. A contrario, celui qui est différent créera en nous une certaine réticence, car il représente l’inconnu, quelque chose que l’on ne connait pas, que l’on ne maîtrise pas, et c’est bien cela qui nous fait peur.

Et que se passerait-il si vous vous retrouviez au milieu d’un groupe où aucune des personnes ne semble avoir de point commun avec vous ? Resteriez-vous seul ? Iriez-vous parler à l’un d’eux ? Ou vous échapperiez-vous ?

Introspection et ouverture

Prenez conscience de ce qui vous empêcherait d’aller vers une des personnes qui vous semble différentes, et voyez-la sous un angle nouveau. Forcez-vous à trouver quelque chose que vous pourriez avoir en commun, même si ce n’est qu’une hypothèse pour le moment : peut-être est-elle introvertie comme vous, peut-être a-t-elle vécu une situation similaire à la vôtre, peut-être a-t-elle la même peur que vous, peut-être a-t-elle regardé le même dessin animé que vous enfant… Allez lui parler et engagez la conversation ; petit à petit vous apprendrez à la connaitre, qui elle est, d’où elle vient, ce qu’elle a vécu, ce qu’elle aime… Vous réaliserez qu’elle n’est finalement peut-être pas si différente de vous. Ces quelques points communs sont votre base, votre filet de sécurité, votre canapé bien confortable, qui vont vous mettre à l’aise. En échangeant avec elle, vous réaliserez aussi que vous êtes différents, et c’est là que tout s’ouvre devant vous, le grand vide… la partie la plus intéressante.
Que faire de ces différences ? Pourquoi pas apprendre, partager et s’enrichir d’histoires diverses et variées ? Voir la vie d’un autre regard?
Croyez-vous qu’une personne qui voit, lit, écoute toujours les mêmes choses (qu’elle connait déjà) va grandir, se cultiver et s’enrichir ? Pour ma part, je ne pense pas… Ce n’est qu’une façon pour elle de rester dans son confort et d’être rassurée sur qui elle est, sans remettre en question quoi que ce soit.
Ouvrez-vous aux différences ; certaines choses vous parleront, d’autres pas, ou pas de suite, mais vous gagnerez en richesse intérieure. Au collège, quand je suis rentrée en 4°, il y avait une nouvelle fille dans ma classe. A priori je ne nous trouvais aucun point commun, sûrement car physiquement nous ne nous ressemblions pas. Je ne sais plus comment nous avons fait connaissance, ni qui a fait le premier pas – peu importe. En apprenant à la connaitre, nous avions bien plus de points communs que je ne le pensais, ce qui nous a fait vivre une amitié très forte agrémentée de grands moments de fous rires. Quant à nos différences, elles m’ont enrichie. Elles m’ont, entre autres, permis de découvrir d’autres styles de musique et d’en apprécier certaines. Elles m’ont aussi permis de m’ouvrir un peu plus aux autres, de libérer une part de ma « timidité ». J’ai appris que certaines personnes pouvaient afficher un grand sourire et garder en eux des moments douloureux. Et j’ai compris qu’il ne fallait pas s’identifier à autrui, ni à un groupe, car chacun de nous est unique et apporte quelque chose de différent. Il n’y a pas de « moule » dans lequel nous sommes figés, il n’y a pas de clan, il n’y a pas de barrière que nous ne pouvons franchir…

Si vous tentez l’expérience d’aller vers une personne qui ne vous ressemble à priori pas (quelque soit cette différence) et que finalement le courant ne passe pas, ce n’est pas grave ; parfois, même avec beaucoup de points communs, certaines personnes ne sont tout simplement pas faites pour s’entendre ; et tant qu’il y a du respect, ce n’est pas un problème – au moins vous aurez essayé et sûrement appris quelques petites choses au passage…

En écrivant cet article, je me suis rappelée d’une étude que j’avais lu il y a quelques années expliquant que 2 partenaires amoureux se choisissent inconsciemment (chimiquement) sur la différence de leurs gènes afin que leur descendance ait un répertoire immunitaire plus varié et donc une immunité plus forte contre les infections. Je n’ai pas retrouvé l’article mais celui-ci résume l’idée.

Cela voudrait-il dire que nos différences nous rendent plus fort ? J’en suis persuadée ! 🙂

Pour clore cet article une photo prise lors d’une balade en montagne :

nature-plantes

Mais pourquoi donc une photo de nature dans cet article ??

Et bien tout simplement car la nature nous montre l’exemple… Les plantes poussent naturellement au milieu d’autres bien différentes. C’est le concept que reprend la permaculture en étudiant ce qui existe à l’état naturel. Une grande variété d’espèces vivant en communauté enrichit la population et contribue au bon développement de chacun.

Alors si la nature le fait, pourquoi l’être humain ne le pourrait-il pas ?