Journée des Droits de la Femme

Qu'est-ce que la journée des droits des femmes ?

La journée des droits de la femme dans beaucoup d’esprits sert à fêter « les femmes » alors qu’elle a été créé pour célébrer les droits des femmes. C’est une façon de se souvenir et de mettre en avant les progrès faits au travers des actions entreprises pour qu’une femme soit considérée en tant que personne à part entière et pour qu’elle ait, elle aussi, des droits légaux. Cette journée a de l’importance pour avoir conscience que les choses n’ont pas toujours été telles qu’elles sont maintenant, mais aussi qu’il reste encore une quantité importante de pays dans lesquels les droits des femmes ne sont malheureusement pas encore reconnus.

Comment agir pour que chacun soit considéré comme l'égal des autres ?

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En cette journée, j’avais envie de m’attarder un peu sur la question suivante: « Comment agir pour que chacun soit considéré comme l’égal des autres? ». Je ne parle pas là que d’égalité homme-femme, mais aussi de toutes les autres (raciale, orientation sexuelle, sociale, et tant d’autres…).

Doit-on mettre en avant ceux qui sont perçus comme « fragiles »? Doit-on les favoriser pour qu’ils puissent devenir l’égal de l’autre?

Il y a souvent quelque chose qui me gêne lorsqu’on essaye d’instaurer une égalité, et je pense que c’est parce-que ce n’est justement pas toujours de l’égalité.

Je me souviens d’un dialogue dans le film « Le plus beau des combats » (dont j’ai déjà fait un article ici) entre les deux coachs, qui m’a beaucoup marquée, car étant très sensible à certaines formes d’inégalités, j’aurais peut-être eu tendance à adopter le comportement de Yoast (Will Patton). La discussion revient sur ce qui s’est passé pendant un match: Boone (Denzel Washington) avait fait sortir du match Petey (Donald Faison), puis Yoast l’avait fait revenir sur le terrain, pensant que Boone l’avait traité trop durement. Voici l’échange qu’ils ont:

Boone: Vous croyez leur rendre un service, en les prenant à part à chaque fois que je m’en prends à eux, en protégeant ces petits du grand méchant Boone. […]
Yoast: Ils en ont parfois assez de subir vos reproches en public, voilà tout. Moi aussi je leur dis ce qui ne va pas, mais je ne les humilie pas devant toute l’équipe.
Boone: De quels joueurs est-ce qu’on parle? De quels joueurs on parle? Quand je m’en prends à Bertier*, vous ne venez pas le consoler. Quand je m’attaque à Sunshine*, vous ne venez pas lui prendre la main, vous ne l’emmener pas à l’écart. De quels joueurs vous voulez parler? Je suis peut-être une peau de vache, mais je suis la même peau de vache avec n’importe qui sur un terrain de football. Je me fous même totalement que ces gosses soient fragiles, et en particulier les joueurs noirs. Et vous leur rendez pas service en les chouchoutant. Vous les handicapez. Vous les handicapez pour la vie!
*Bertier (Ryan Hurst), et Sunshine,(Kip Pardue), sont tous deux des joueurs blancs.

Nos actes pour instaurer une égalité partent souvent d’un bon sentiment, mais sont-ils toujours justes? Vont-ils vraiment dans le bon sens, et surtout dans le sens que l’on voulait initialement?

Dans le monde du travail par exemple, les sociétés se mettent à vouloir promouvoir les femmes… Alors c’est bien de permettre la promotion d’une femme au même titre qu’un homme, mais il ne faut pas tomber dans l’idée de promouvoir une femme parce-qu’il faut remplir certains quotas et de se dire « ah c’est une femme, alors on va lui donner le poste plutôt qu’à un homme, car il faut qu’il y ait un ratio égal d’hommes et de femmes ». Là n’est pas l’égalité. C’est une discrimination aussi, et cela aura pour effet de rabaisser cette femme qui n’a eu son poste « que parce-que c’est une femme ». Les esprits récalcitrant n’iront pas par quatre chemins pour arriver à leur conclusion et dénigrer les motivations à instaurer une égalité.

Il y a aussi des inégalités qui ne sont pas liées au « sexe faible », et qui commencent à être mises au devant de la scène. Pourquoi un homme n’aurait-il pas droit à un congés de plus de 2 semaines pour prendre soin de son enfant nouveau-né? Il y a encore beaucoup d’esprits qui se disent que c’est le rôle de la femme de s’occuper de son enfant et de l’homme d’aller travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. En tant que maman, je suis contente d’avoir eu ce droit, je n’ai pas été lésée de ce côté-là, mais je trouve vraiment injuste de ne pas offrir au papa ce même droit, que ce soit pour le bien de l’enfant, du papa, et de la maman, car tout le monde a à y gagner. Ces clichés sont inculqués très tôt dans les petites têtes de nos enfants… Les filles doivent jouer à la dînette et aux poupées, quand les garçons doivent jouer au bricolage et aux pompiers. Qui n’a jamais vu un papa interdire à son petit garçon de jouer avec une poussette, car cela remet en cause sa virilité? Là, on peut se demander d’ailleurs, de quelle virilité parle-t-on: celle du petit garçon ou celle du papa?? Bref… Les choses sont quand même en train de changer, doucement, et les parents d’aujourd’hui acceptent de plus en plus ce que ceux d’hier acceptaient moins.

L’égalité, ça s’apprend dès le plus jeune âge, en montrant l’exemple et en autorisant tout enfant à avoir accès à ce qu’il souhaite, en lui permettant d’être ce qu’il est et non ce que l’on pense qu’il doit être, ou encore ce qu’on pense que les autres pensent qu’il doit être (histoire de rentrer dans les « bonnes » cases).

L’égalité ne peut être représentée par des chiffres mais dans la considération que chacun se fait de l’autre. Peu importe qu’il n’y ait pas 50% d’hommes et 50% de femmes dans chaque métier, tant que chacun reçoit la même considération…

Voir la personne telle qu’elle est, et non ce à quoi elle ressemble, oublier les préjugés, et voir le potentiel de chacun, aussi différent soit-il, n’est pas une utopie. C’est un acte conscient, pas toujours facile mais qui nécessite de passer par l’étape auto-critique et se demander si chacun de nos regards envers l’autre est juste, car même les personnes ayant conscience des préjugés de la société agissent encore inconsciemment en fonction des leurs.

Pour terminer, j’aimerais vous laisser méditer sur la phrase suivante: l’égalité passe par l’acceptation de nos différences…

Joyeuse journée à tous, que vous soyez une femme ou un homme, peu importe, car tout le monde a bien le droit de célébrer les droits des autres.