La connaissance de soi… Un vaste sujet qui peut sembler difficile à maîtriser, voire même faire peur. Au fond qui suis-je vraiment ? On vit dans notre corps et notre esprit, mais peut-on dire que l’on se connaît réellement bien ? Sait-on identifier ses forces et ses faiblesses ?
Si vous êtes curieux d’en apprendre plus sur vous-même, l’ennéagramme mettra en lumière vos traits de personnalité dominants. Bien plus qu’un test de personnalité, c’est un outil pour une meilleure compréhension de soi-même, mais aussi des autres. Aujourd’hui, focus sur comment mieux se connaître grâce à l’ennéagramme et interagir de façon bienveillante avec les autres.
L’ennéagramme, c’est quoi ?
L’ennéagramme est un système d’étude de la personnalité synthétisé dans un cercle à 9 points. Il se base sur les motivations profondes (et souvent inconscientes) des individus. C’est un outil qui aide à mieux se comprendre et à mieux comprendre les autres. Il peut être utilisé par les psychothérapeutes et les coachs comme support d’analyse.
On le retrouve aussi dans certaines entreprises pour que chaque employé prenne connaissance de son mode de fonctionnement et déchiffre celui de ses collègues ou clients.
En se démocratisant, il est de plus en plus exploité par les particuliers désireux d’en apprendre plus sur eux-mêmes.
Mais attention ! L’objectif n’est pas de s’enfermer dans une case et de se coller une étiquette. Non, non, non… C’est tout le contraire. L’ennéagramme a pour vocation de dévoiler les aspects de notre personnalité dominante afin d’en prendre conscience et dans un deuxième temps de travailler dessus pour se libérer des automatismes qui nous desservent.
La première fois que j’ai entendu parler d’ennéagramme, c’était dans le livre Je te promets la liberté, de Laurent Gounelle. Dans cette histoire, Sybille, l’héroïne, va vêtir un à un les 9 caractères que l’on retrouve dans l’ennéagramme. En vivant dans la peau de ces 9 profils types, elle va en découvrir les forces, mais aussi les faiblesses. Grâce à cela, elle va comprendre qu’il n’y a pas une personnalité meilleure que l’autre.
Il existe donc 9 archétypes. Jusqu’à la fin de l’adolescence, nous exprimons généralement notre profil de base. Mais en mûrissant, nous développons une personnalité un peu plus complexe. Une aile, qui correspond à l’un des 2 profils jouxtant notre base, vient compléter notre caractère. Il est possible de développer la seconde aile, la plupart du temps à partir de 40 ans, mais ce n’est pas systématique.
Un autre point dans l’analyse de l’ennéagramme est ce qu’on appelle les intégrations et les désintégrations. Ce sont des profils que nous adaptons de temps en temps, le plus souvent en cas de fortes émotions. Si un individu est soumis à un stress important, par exemple, il va développer les aspects négatifs de sa base, mais aussi ceux de son point de désintégration. En mode épanouissement, la personne montrera les qualités de sa base, auxquelles peuvent venir s’ajouter celles du point d’intégration. Mais je ne m’attarderai pas sur ce concept plus complexe.
Les ennéatypes de bases : 9 types de personnalité pour identifier son profil dominant
On a tous à des proportions variées les 9 archétypes en nous. Cependant, durant notre enfance, chacun de nous a vécu des situations différentes et a grandi dans un environnement qui lui est propre. Chaque individu a alors développé des comportements inconscients pour s’y accommoder. Ce mode de fonctionnement est devenu petit à petit automatique et il représente une grande part de qui l’on est. Ce profil dominant peut être dévoilé grâce à l’outil que je vous présente aujourd’hui.
Afin de mieux vous connaître en utilisant l’ennéagramme, voici une brève description des 9 profils (ou ennéatypes). Vous reconnaîtrez-vous dans un rien qu’en le lisant ?
Ennéatype 1 : le perfectionnisme
La personne avec un profil dominant de type 1 se caractérise par beaucoup d’exigences envers elle-même. Sans cesse dans la comparaison avec les autres, elle s’en demande beaucoup et vise la perfection. La qualité doit être partout, y compris dans les détails.
Si elle ne vit pas trop dans son ego, cela lui confère une grande patience envers elle-même et envers autri. C’est une personnalité travailleuse et consciencieuse. Avec les autres, elle s’efforce d’être toujours une bonne amie, un bon parent, un bon enfant… Elle met la barre très haut à ce niveau-là aussi. Elle est souvent de bon conseil, honnête, mais peut parfois sembler froide.
La dérive de ce profil est la colère. À trop s’en demander, elle peut avoir des difficultés à accepter l’imperfection et se mettre en rogne contre elle-même. Mais ressentir de la colère ne fait pas partie de ses principes, elle combat donc cette émotion en l’évitant dès que possible.
Ennéatype 2 : l’aide
Doté d’une grande intuition, le profil 2 cerne les autres rapidement et a une facilité à identifier leurs besoins. Par contre, il a tendance à s’oublier et ne pas assez écouter les siens.
Même s’il aide volontiers, sans contrepartie, il est secrètement en recherche de reconnaissance. Il peut préférer porter son soutien à ceux qu’il sait prêts à réussir. C’est une façon pour lui de se conforter dans sa capacité à être utile.
En vrai cupidon des relations amoureuses, amicales et professionnelles, il adore connecter les être humains susceptibles de s’apporter mutuellement.
Dans sa forme altruiste, il est une personne humble. Mais s’il est trop fier de ses talents, il peut alors se montrer orgueilleux.
Ennéatype 3 : la réussite
Les profils de type 3 ont un fort attrait pour la réussite et se donnent les moyens d’y parvenir. Très actifs, leurs nombreux objectifs leur servent à atteindre le succès. Ils ont parfois du mal à accepter les échecs et font leur possible pour les éviter. Cela peut les conduire à accomplir des projets moins ambitieux et à mentir en exagérant leurs victoires. Ils ont du mal à s’identifier en tant que personnes à part entière et se cachent souvent derrière leurs réalisations qu’ils perçoivent comme une extension d’eux-mêmes.
Ils ont la capacité de gérer plusieurs tâches et d’abattre une grande quantité de travail. À l’aise avec les gens, ils s’adaptent facilement.
Ils portent beaucoup d’importance à leur métier, parfois au détriment de leur vie personnelle. S’ils savent incarner leur tempérament à son juste niveau, ils peuvent se montrer authentiques et non plus opportunistes.
Ennéatype 4 : l’intensité
Le profil dominant 4 cherche l’intensité en toute chose, y compris pour lui-même. Cela peut l’emmener vers la volonté de se différencier des autres et d’éviter la banalité. Mais cet aspect le pousse aussi à envier les personnes pour ce qu’ils sont ou ont.
Sensible, il vit profondément ses émotions et a parfois du mal à les expliquer clairement.
Les relations personnelles sont très importantes pour lui et il sait faire preuve d’écoute.
L’âme créative, il est doté d’un imaginaire riche, ce qui accentue sa recherche perpétuelle d’originalité. Lorsqu’il va bien, il est capable de voir la beauté dans son quotidien sans qu’elle ait besoin d’être extraordinaire.
Ennéatype 5 : l'observation
L’ennéatype 5 manifeste une réelle soif d’apprendre. Il apprécie être un expert et porte une importance particulière à l’autonomie intellectuelle. Il est primordial pour lui d’éviter le vide intérieur. Sans cesse en quête de connaissance, il part à la recherche d’informations. Dans l’aspect maîtrisé du profil, il partage ce qu’il découvre avec les autres, mais dans son aspect non géré, il a tendance à faire de la rétention. Une forme d’avarice sur toute sa personne peut parfois voir le jour.
Avant d’agir, il prend le temps de la réflexion pour que chaque chose soit bien pensée et organisée. Il n’aime pas parler pour ne rien dire et n’apprécie pas lorsque les autres s’exercent à cette pratique.
Mal à l’aise avec ses émotions, il ne les comprend pas. Comme il est friand de logique, ça le dépasse et l’effraie, c’est pourquoi il a tendance à les enfouir.
Ennéatype 6 : la loyauté
Avec un fort besoin d’appartenance, la personne du type 6 veut être intégrée dans un groupe ou être rassemblée avec d’autres autour d’un projet, d’une idée. Ceci lui confère une grande loyauté envers sa famille, ses amis, ses collègues… Pour rester acceptée du groupe, elle évite à tout prix la déviance. Pour elle, le monde à l’extérieur de son cocon représente un danger auquel elle fait face soit par la fuite, soit par l’attaque.
En manque de confiance en elle, elle a du mal à identifier ses qualités et à reconnaître ses succès. Mais si elle arrive à dépasser cela, elle sait faire preuve de beaucoup de courage.
Face à une autorité, elle peut s’y soumettre (à condition que celle-ci soit loyale) ou s’y opposer.
Ses décisions doivent être appuyées par la logique, mais tiraillée entre son fond intérieur et l’extérieur, elle a du mal à trouver le choix idéal.
Ennéatype 7 : le plaisir
À la recherche d’une vie remplie de joie, l’ennéatype 7 choisit les chemins l’amenant au plaisir immédiat et abandonne très vite ceux qui pourraient le diriger vers la souffrance.
Il peut donner l’impression de sauter rapidement d’une activité à l’autre, telle une abeille qui butine une fleur puis l’autre, car lorsqu’une ne lui procure plus de réel plaisir, il passe à une nouvelle. Il aime avoir le choix, mais refuse de choisir puisque se décider sur une option unique le limiterait.
De tempérament joyeux, il fait profiter son entourage de sa gaieté et de son humour.
Sa tempérance s’observe quand il se sent bien et son intempérance lorsqu’il n’est pas dans son assiette.
Ennéatype 8 : la force
Pour le 8, la vie se présente comme un combat pour la justice. Pour y faire face, il doit se montrer courageux. Il possède d’ailleurs une énergie physique puissante. La faiblesse n’est pas une option envisageable et il refuse de l’incarner. Avec un grand besoin de contrôle, il peut partir dans une colère lorsqu’il sent qu’une situation lui échappe.
Il a tendance à agir vite sans trop se poser de questions. Il reconnaît et respecte les personnes ayant un fort pouvoir, mais tente de remplacer celles dont la puissance n’est pas assez importante. Chef dans l’âme, il décide, dirige, convainc et tranche.
Pour entrer en relation avec un 8, il faut s’armer de patience, car il aura besoin de bien cerner l’autre avant de lui faire confiance. Une fois les tests passés avec succès, il ouvrira ses bras et son cœur et il se montrera très protecteur.
S’il arrive à laisser de côté son désir de puissance, il sait s’exposer dans sa plus grande simplicité.
Ennéatype 9 : l’harmonie
Le neuvième et dernier type de l’ennéagramme apprécie la paix et l’harmonie, ce qui lui vaut des élans de conciliateur. Il n’aime clairement pas les conflits et fait tout pour les écarter. Cela passe par ne pas prendre de décisions et ne pas agir. Cette forme de paresse lui évite d’aller à l’encontre des autres et risquer d’entrer en désaccord.
Il cherche l’équilibre, car l’équilibre apporte la paix.
Tout comme le 6, il est à l’écoute à la fois de lui-même et des autres, ce qui peut être déstabilisant.
Plutôt instinctif, il a besoin d’une validation de l’extérieur pour agir. Lorsqu’il n’est pas d’accord, il se manifeste en ne bougeant pas, un tel roc. Ce n’est pas parce qu’il se refuse à dire non qu’il accepte tout. Il utilise simplement différents moyens.
Il peut lui arriver de se mettre en colère, au grand étonnement de ses proches et de lui-même. Mais cela lui provoque un vrai mal-être.
C’est une personne agréable à vivre, à l’écoute, qui apaise les gens. Elle est peu exigeante et est motivée par le désir des autres.
Lorsque tout va bien, elle sait agir avec force, tout en gardant sa tolérance.
Maintenant que vous avez pris connaissance des 9 profils de base de l’ennéagramme, vous êtes-vous reconnu dans une des descriptions ? Si ce n’est pas le cas ou pour confirmer votre ennéatype, vous pouvez faire votre test d’ennéagramme.
Mieux se connaître grâce à l’ennéagramme, un outil de développement personnel pour la découverte de soi
Une fois son ennéatype identifié, que peut-on en faire ?
Prendre connaissance de notre profil dominant parmi les 9 qui existent nous permet de découvrir ce qui nous anime inconsciemment et ce qui est à l’origine de nos pensées. Et de nos pensées découlent nos émotions et nos comportements. C’est donc notre façon de voir le monde et de le vivre qui est mis en lumière. Grâce à cela, il est ensuite possible d’agir sur nos blocages et d’anticiper nos réactions.
En effet, chaque portrait a ses points forts. Mais, comme tout, poussés trop loin, ils peuvent devenir handicapants et de véritables freins à notre épanouissement. Sous le coup du stress, notre ego prend de l’ampleur et nos faiblesses remontent rapidement à la surface.
Par exemple, le profil dominant 9, à trop vouloir éviter le conflit, aura tendance à ne pas prendre de décisions de peur qu’elles ne soient pas acceptées par les autres. Il n’agira pas, se réfugiera dans son intérieur et en oubliera ses propres besoins.
Depuis que j’ai lu la description de mon ennéatype principal, je comprends ce qui me motive, ce qui me bloque et les automatismes que je mets inconsciemment en place pour me protéger. Lorsque je suis face à un conflit (j’ai un profil dominant de type 9), je sais que c’est une situation qui me met mal à l’aise et que j’essaye d’éviter, mais que j’ai la capacité à changer. Bien sûr, c’est loin d’être évident. Mais en avoir conscience permet de reconnaître les contextes problématiques et de tenter d’agir autrement.
L’ennéagramme est un outil de développement personnel bien utile pour :
- comprendre ce qui nous motive, ce qui nous anime ;
- connaître ses forces et ses faiblesses ;
- prendre conscience de ses automatismes et libérer ceux qui nous limitent ;
- réduire ses défaillances ;
- exploiter ses forces ;
- prévoir ses réactions face aux événements auxquels on est confronté ;
- mieux appréhender et vivre ses émotions ;
- être plus indulgent envers soi-même.
Communiquer avec les autres avec plus de bienveillance grâce à l’ennéagramme
Mieux se connaître grâce à l’ennéagramme en ayant identifié son archétype principal, oui, mais il est aussi possible d’utiliser cet outil pour une relation plus sereine avec les autres. Cela permet de mieux comprendre son entourage, d’être plus compatissant et empathique envers sa famille, ses amis et ses collègues et de déchiffrer leurs émotions et leurs comportements. Cela pourra vous aider à mieux gérer les conflits et éviter des disputes inutiles.
Bien sûr, on n’est pas obligé de faire passer un test à chacun d’eux. Mais le simple fait de reconnaître certains traits de personnalité distinctifs nous amène à percevoir les zones de difficulté et à être plus tolérant face à diverses circonstances.
Si vous savez que votre conjoint a tendance à rechercher la performance (ennéatype 3), il ne servira à rien d’aller lui dire qu’il ne doit pas être aussi ambitieux. Il faudra plutôt le conduire progressivement à se défaire de la croyance qu’il est sa réussite. Avec un discours bienveillant, vous pourrez lui faire comprendre qu’il est une personne à part entière et qu’il a autant de valeur dans le succès que dans l’échec.
L’ennéagramme peut aussi être utile dans le milieu professionnel pour manager intelligemment son équipe, mieux communiquer et gérer les difficultés.
Quel que soit le domaine dans lequel on veut l’appliquer, nul doute que cela contribue à avoir de bonnes relations interpersonnelles. Cela permet d’intégrer que nous sommes tous différents et que nos interactions le sont tout autant. Pour échanger avec les autres, il faut apprendre à respecter qui ils sont, dans leur entièreté, avec leurs forces et leurs faiblesses. Vous former à la CNV (communication non violente) vous sera alors d’une grande aide pour mieux communiquer avec votre entourage.
>> Si vous kiffez les tests de personnalité, en voici un autre : le MBTI.