Dans son interminable recherche du bonheur, l’être humain a tendance à remplir sa vie d’habitudes et d’objets croyant que son épanouissement en dépend. Mais ces derniers s’apparentent en définitive plus à des contraintes et à des solutions de compensation. Revenir à l’essentiel et laisser le superflu de côté ne serait-il finalement pas la clé de l’épanouissement ?
« Il faut profiter de la vie ! »
« Il faut profiter de la vie ! », voilà ce que répétait un ami de mon frère, lorsqu’il était encore enfant. Cela faisait sourire mes parents à chaque fois. Entendre ces mots dans la bouche d’un petit homme de 10 ans laissait transparaître, à l’époque, une certaine forme de rébellion. Mais en s’y penchant de plus près, ce petit garçon n’avait pas tort ! Plus les années passent, plus cette phrase prend tout son sens. Ah ! Tant de sagesse pour un bambin un tantinet rebelle ! Aujourd’hui, je repense souvent à ces mots et ils me parlent beaucoup : personne n’a besoin de se mettre autant de pression et de contraintes pour vivre une vie épanouie.
Pourtant l’être humain est très fort à ce jeu-là. La nature a horreur du vide ; a priori l’Homme encore plus. Et ceci s’accentue ces dernières années. À croire qu’il lui est impossible de tout simplement se poser en regardant le ciel, d’avancer sans prévoir un objectif précis ou encore de faire une action sans aucune attente.
Revenir à l'essentiel : un besoin grandissant
En essayant sans cesse de combler le vide, on s’empêche de simplement être : être sans fioritures, sans expectatives, sans plans sur la comète, sans besoin de performances.
Pourquoi s’encombre-t-on aussi bien mentalement que matériellement ? Tout comme on n’a pas l’utilité de trois stylos bleus ni de dix paires de draps, on n’a pas non plus besoin de remplir notre quotidien avec des tonnes de contraintes. Pourquoi alors s’oblige-t-on à se définir plusieurs objectifs pro et perso en début d’année ? Pourquoi essaye-t-on de caser de nombreuses activités dans notre routine ? Pourquoi remplit-on nos journées et notre tête avec une charge mentale bien plus grande qu’on ne peut la supporter ?
Finalement à trop s’en demander, on s’éparpille, on se fatigue, on se stresse, on perd confiance en soi…
Et si l’on revenait à l’essentiel ? Si l’on décidait que l’important, c’est de faire dans la simplicité et qu’il est grand temps d’arrêter de se prendre la tête ? Et si l’on mettait tout ceci en application, là, maintenant ?
La vie n’a pas besoin d’être comblée pour que l’on soit comblé.
Un mode de vie minimaliste pour retrouver son équilibre
La chanson dit bien « Il en faut peu pour être heureux ». Enfant, ce principe est naturel et évident. Mais en grandissant, on le perd. La société de consommation, l’abondance et la facilité d’accéder à tout, aussi bien matériel qu’immatériel, font naître des besoins d’avoir et de faire toujours plus. Les réseaux sociaux n’aident pas. À trop regarder les autres, on en vient à désirer les mêmes choses : du joli petit pull jaune présenté par l’influenceuse en vogue aux multiples objectifs ambitieux de l’entrepreneur phare du moment en passant par la dernière morning routine à la mode vue à droite et à gauche…
Et si tout ceci était surfait et ne nous correspondait pas (ou plus) ? Et si l’on arrêtait d’essayer de coller aux autres et que l’on explorait ce dont on a réellement besoin (nous, pas notre voisin ou notre copine) ? Un peu comme lorsque l’on était encore enfant…
Un mode de vie minimaliste ne touche pas uniquement le matériel, même si c’est ce que l’on entend le plus souvent. Il s’agit également des choses sur lesquelles on veut mettre son attention, à quoi on veut passer son temps.
Nul besoin de partir vivre dans une cabane en plein milieu de la forêt pour revenir à l’essentiel (sauf si c’est ce qui vous fait vibrer évidemment) ! Il vous suffit de vous poser cette simple question : « Qu’est-ce qui est important pour moi ? » D’ailleurs, ce besoin de remise en question arrive souvent à l’approche des 40 ans et peut déclencher un gros pétage de plomb.
Tout comme une maison remplie d’objets de décoration et de meubles est pesante et étouffante, une vie surchargée est stressante et oppressante.
Comment alléger sa charge mentale et revenir à l'essentiel ?
Chaque chose que l’on fait entrer dans notre vie semble nous dire « tu as besoin de moi pour être heureux, je vais t’apporter ce qu’il te manque ». Le problème, c’est que l’on ne sait même plus ce qui fait réellement notre bonheur. Alors on passe son temps à lui courir après, à remplir notre maison, notre tête et nos journées pour nous rassurer pensant que c’est cela qu’il nous manquait.
Mais au fond, qu’est-ce qui vous rend vraiment heureux ? De quoi avez-vous réellement envie ?
En amoncelant tout un tas d’objets, de bonnes résolutions, d’actions et d’habitudes, on se perd. Sous cet amas, on n’est plus capable de distinguer notre être véritable. Il est donc important de lâcher du lest pour pouvoir revenir à soi et revenir à l’essentiel.
Tout comme on viderait nos armoires pour faire le tri dans nos vêtements, il faut mettre à plat nos habitudes, nos contraintes, nos « il faut que » pour se débarrasser du superflu.
Il existe évidemment plusieurs façons de faire, mais je vous en propose deux ici.
1. Faire un état des lieux sur papier
Dans la même ambiance qu’un flot de pensées, prenez un moment pour vous, au calme, sortez un stylo et un carnet, puis notez tout ce qui fait partie de votre quotidien. Une fois que c’est fait, identifiez dans cette liste ce que :
- vous voulez garder ;
- vous voulez abandonner.
Pour cela, vous pouvez faire un tableau à 2 colonnes ou, histoire que ce soit plus sympa, vous amuser en les surlignant de 2 couleurs différentes (1 pour ce que vous conservez, 1 pour ce que vous laissez).
Bien sûr, il va y avoir des habitudes que vous voudrez garder, car elles vous sembleront indispensables. C’est pourquoi, je vous conseille de revenir à cette liste de temps en temps pour la remettre en question et l’affiner.
Petit à petit, arrêtez les activités qui ne vous sont pas essentielles. Vous verrez que vous aurez beaucoup plus de temps, moins de charge mentale, vous serez moins stressé et vous pourrez enfin donner son importance aux choses qui comptent vraiment pour vous.
N’hésitez pas à refaire cet exercice de temps en temps. Comme on l’a dit, on a la fâcheuse tendance à combler le vide…
2. Vous interroger à chaque fois que vous faites quelque chose
Si vous faites partie de ceux qui n’aiment pas faire de listes, vous pouvez à la place vous interroger à chaque fois que vous faites une action ou que vous vous donnez un objectif ou que vous ajoutez une nouvelle habitude à votre routine du matin. Demandez-vous si cette chose vous est vraiment utile et si elle vous procure de la joie.
Vous pouvez commencer par observer pendant 1 semaine chacun de vos gestes. Après 7 jours, plusieurs éléments remonteront déjà comme étant non essentiels. Peut-être votre interminable routine de soin. Ou ce roman auquel vous n’accrochez pas du tout, mais que vous vous forcez à lire, car vous l’avez commencé. Ou encore votre séance de cardio que vous vous imposez 2 fois par semaine et que vous détestez. Vous serez alors prêt à les laisser de côté pour profiter de votre temps vide pour souffler, pour prendre du temps pour vous ou pour faire autre chose qui vous tient plus à cœur.
La slow life chacun à sa façon
Tous les êtres sont différents et chacun aura des essentiels qui lui sont propres. Il n’appartient qu’à vous de trouver les vôtres, d’équilibrer la balance avec ce dont vous avez besoin et ce qui vous épanouit.
Pour l’un, ce sera peut-être la liberté et le fait de voyager. Pour l’autre, ce sera se cultiver intellectuellement. Pour un autre, ce sera profiter de sa famille. Il n’y a pas de bonnes réponses. Trouvez simplement ce qui est juste pour vous et simplifiez-vous la vie dès que vous le pouvez. Mais attention à ne pas vous mettre la pression pour essayer d’épurer la moindre miette. Prenez le temps, faites-le comme un jeu ou comme un nettoyage saisonnier sur lequel vous revenez de temps en temps.
Pour ma part, j’ai commencé à me désabonner des newsletters que je reçois et qui ne m’intéressent plus et des chaînes YouTube que je ne regarde plus. J’ai également fait un bon tri des produits dans ma salle de bain. Côté pro, je ne me donne pas plusieurs objectifs, mais une ligne directrice.
L’objectif de cette slow life, c’est d’en faire moins, mais mieux. De privilégier la qualité à la quantité. Revenir à l’essentiel ne signifie pas se restreindre, mais faire des choix conscients. En plus d’être plus aligné avec vous-même, vous allez vous redécouvrir et vous montrer sans vos masques, tel que vous êtes vraiment.
Je vous souhaite donc de vous alléger l’esprit, les journées et de profiter de la vie !